Marathon de Athènes le 31 octobre 2010

Publié le par Gilles

Mon 1er Marathon : ATHENES – 31 Octobre 2010


Après un an et 1 mois de course à pied j’ai eu l’agréable surprise de trouver dans ma boite mail une proposition de mon CE d’aller courir le nom moins mythique marathon d’Athènes. Very Happy 

D’autant plus mythique que ce dernier « le 28e » coincidait avec le 2500e anniversaire de la bataille antique qui a vu la victoire de la démocratie athénienne sur les Perses. pan 

Rappelant la légende du soldat Phidippides qui avait parcouru 42 km en courant, en 490 avant notre ère, entre la bourgade de Marathon et Athènes pour annoncer à ses compatriotes la victoire des Grecs avant de rendre l'âme, le président de l'organisme national du Tourisme grec Nicolas Kanelopoulos note que "la plupart des gens ne connaissent pas l'origine du Marathon". "La bataille était un symbole de la victoire de la démocratie athénienne à l'époque contre le totalitarisme", poursuit-il.


Me concernant et pour revenir un petit en arrière, mon entrainement a consisté durant cette année 2010 à environ 3 sorties par semaine, et un entrainement spécifique de 12 semaines que j’ai adapté quelque peu en fonction de mes disponibilités et de mes possibilités. bounce 

J’ai alterné entre 3 et 4 sorties des séances courtes en semaine, longues le week-end et 10 courses officielles ( 10km, 15km, semi et courses natures) et ce depuis février 2010. Pour information je n’ai pas de passé de grand sportif et je n’avais pas chaussé de chaussures de running depuis quelques années. Et puis je récupére mon maillot Marateam et quelques conseils chez Miss Championne Agnès Hervé mon sponsor .. Team Outdoor et aussi mon magasin préféré de running. super 

Enfin le grand jour est arrivé... ce fameux dimanche 31 octobre 2010. Me voilà donc sur le sol Grec deux jours avant le marathon histoire de prendre la température et de faire connaissance avec le sympathique groupe de runner de sportifs à bord. 

L’hotel est situé non loin du village installé derrière le parlement Grec et la place Syntagma. Je m’attendais vu le tableau dressé par certains que j’allais me retrouver au milieu d’une ville ultra poluée genre Pekin... Et bien à ma grande surprise rien de tout cela. non non 
J’ai trouvé cette ville magnifique avec des petits restaurants sympathiques, des petites ruelles, et une ville bien plus propre que Paris. Un ciel bleu et des Athéniens accueillants ( surtout les Athèniennes.. lol..) . Pour revenir à nos moutons.... nous nous rendons dans l’après midi du vendredi directement au Záppeion immeuble imposant utilisé aujourd´hui comme un centre de conférences et d´expos, tant publiques que privées afin de récupérer nos dossards. 

Idem organisation parfaite ou dans l’envellope du coureur je trouve la puce, le dossard 4362, épingles et de la doc sur le marathon. Nous avons également un beau sac de coureur avec gourde, tee shirt technique Adidas bleu ( yes ! ) et le sac vestiaire . Bref tout va bien ! thumleft 

Avance rapide jusqu’à dimanche, mais la veille tout de même pasta party à l’hotel ou je fais attention à ce que je bois et ce que mange. Dans la foulée préparation de la tenue et ce n’est d’ailleurs pas le moment d’oublier quelque chose car le reveil est prévu à 04H30 et attention au changement d’heure.
Nous quittons donc l’hotel vers 5H30 après une photo de groupe ( que je n’ai pas encore) et nous prenons le bus non loin du parlement. L’effervescence est à son comble les Grecs s’activent à tout bien faire. Et je dois dire que c’est parfait. Nous voilà dans un superbe bus en moins de 2 minutes. 

3 lieux de ramassages sont prévus je crois. C’est que 12500 coureurs dont 9500 du monde entier (88 nations) faut gérer. Nous empruntons la route qui nous allons parcourir dans quelques heures ..... et là ça rigole moins dans le bus.. c’est que c’est loin d’être roulant comme on dit dans le jargon.. What a Face 

Pfff...ça va dur ... tout le monde hallucine car ce n’est pas juste du faux plat. Ce sont des grandes portions de côtes longues et bitumées tout du long. A ce n’est pas le 10km des foulées de Vincennes lol.. 
Le paysage défile, ce n’est pas spécialement génial mais qu'importe, l’ambiance elle sera là. En effet cela ressemble plus à de la route « voie express » pour semi avec des stations essences..l’image du berger Grec en prends un coup .. Pas grave. oups 

Je le savais bien que le paysage n’était pas la carte touristique des petites maisons blanches et du ciel bleu pour ce marathon. Pourtant si... le ciel bleu nous l’avons. Et ça c’est c’est plutôt une bonne nouvelle. Le jour se lève doucement. 
Nous arrivons à Marathon environ 40 minutes après. Il fait encore frais et déjà un paquet de runners sont là ; C’est carrement impressionnant. Tous ces coureurs du monde entier pour la même communion. C’est assez émouvant. 
En attendant de rejoindre le sas Bleu ( logique pour moi non ? ) je me prépare et dépose mon sac vestaire dans le camion de la DB ( les chemins de fer Allemands.. sans commentaire svp .. lol Mr.Red ) .
Le départ est donné juste à côté du stade de Marathon modeste bourgade mais o combien symbolique.
Mon regard se promène au milieu de ses coureurs, c’est magique. Certains aux couleurs de leur pays, une qui s’étire avec le drapeau Chinois sur le dos, un autre avec des tatouages du drapeau australien sur les joues. Un autre avec la photo d’un proche atteins du cancer de la peau, la vache c’est poignant tout cela. Tous les ages aussi sont présents. Des sourires aussi. Tout le monde mesure que ces moments sont magiques.Là par terre sur une banderolle des asiatiques signent tous un petit mot. Des Japonais sont déguisés en dieux Grecs. De grosses délégations comme pour les hollandais les Danois, les Allemands. Côté frenchy c’est plus light : sportif a bords, Endurance shop,Vo2 max. 
Certainement d’autres et moi pour Team Outdoor mais je suis en Salomon pour ce Marathon. 
J’avais bien fait de prendre mes manchons car c’est frisquet this morning. Sinon short cuissard et maillot super léger avec ZIP qui permet d’aérer. Je ne regrette pas ma tenue car aucun frottement et pas de surchauffe.
Côté shoes mes Mizuno Inspire que j’adore et mon polar et mon Garmin porte bonheur ( coucou ma championne.) pour garder le tracé GPS. Pas de ceinture cardio, juste l’accéléromertre pour mon allure. Et puis j’avais trouvé dans un magasin de souvenir à Athènes un petit drapeau français que j’avais fixé avec des épingles sur mon short. Et puis la charmante vendeuse m’avait trouvé aussi un tatouage à l’eau que j’ai fixé sur mon bras. Dernière chose mon petit drapeau Grec que je vais tenir à la main jusqu’au bout. 
Après ces précisions techniques direction le sas. Il est temps. La tension monte et l’organisation est au taquet. Run Forrest run .. ça résonne dans ma tête..et ça raisonne aussi.. le sas se rempli et je ne retrouve pas mes collegues runner du groupe. Pas grave, j’ai toujours été un grand solitaire.
Finallement je n’attends pas 20 secondes que je me retrouve à échanger quelques mots avec un Californien d’un age certain et affuté grave ( le runner longue distance ). Super sympa. Et puis après avec un Allemand de Berlin et puis un Tchèque de Prague . J’explique que c’est mon 1er Marathon et là je lis dans leur regard que cela est bien courageux pour 1 Marathon.
Le Tcheque me dit que le marathon de prague est sympa à faire. Le départ est donné par vague ; je suis dans le 3ème sas. L’Américain et le Tchèque me serrent chaleureusement la main et me disent : good Luck ! comme si j’allais débarquer sur les côtes normandes. pan Go le départ est donné. L’hélicoptére tourne au dessus de nous. Voilà que maintenant c’est apocalypse now.


Cool, tout le monde m’avait dit cool man. Départ tranquille. C’est pas un dix. Alors je déroule tranquille et je suis bien. Même si ça double je reste bien. Et bien en dessous de mon allure habituelle pour laisser le temps à la machine de se caler dans le rythme. Et puis les 5km arrivent. Je prends de l’eau. Tout le monde m’a tellement saoulé avec ça que je prends de l’eau sur tous les ravitos. Je bois peu mais c’est necessaire. Je pense d’ailleurs à tritri et à ses conseils. Il va faire chaud aussi.Je passe le 5 en 32 minutes. C’est plat ; rien de difficile. Et jeretrouve mon ami Tchèque ! Nous partageons quelques kilos ensembles, sympa le gars. 
Et puis le 10 arrive super vite. Nouveau ravito et je le passe en 1H03, c’est pas mal. Sachant que le plus difficile va arriver dans 2 kilos. Là je tombe sur un Grec, on tape quelques mots et me dit faut yaller cool ça va être difficile dans peu de temps. Visiblement il connait bien le parcours. Car oui au 12ème ça commence à grimper. Mais je gère par trop mal car je tiens une allure de 6 :10 – 6 :15 au kilo. Les jambes sont ok, le souflle super. Rien je suis en aisance respiratoire comme dirait YoYO. yeah 

Et puis je pense à vous tous, à mon fils, à sa mère disparue bien trop tôt, à mes amis à ma famille, à mon frangin et à son crabe. Et puis à tous ces spectateurs qui nous encouragent sur le bord de la route. J’agite de temps en temps mon drapeau Grec et là c’est du véritable délire. Ça boost grave. youpi 

J’ai droit à une petite branche d’olivier que je vais garder sur presque 25 kilos. Et puis ça monte toujours. Je prends mon gel. C’est fou, je suis tellement bien. Mon regard se perd dans le ciel, dans le regard des gens qui pour eux malgré les graves problèmes économiques de leur pays sont là pour vous à dire Bravo et epharisto.C’est beau. Le 20 ème kilo est passé en 2H14 ce qui pour moi est bien, vu le dénivelé encaissé.


Je passe la barre de l’inconnu au 25ème kilo.... je me dit voilà .. les choses sérieuses débutent. Je passe le 3o ème en 3H28 . 
Pas trop rapide juste ce qui faut pour faire les 12 derniers en négative split. Oui bah là j’ai du louper une donnée.... le mur... et quel mur .. Berlin .. je commence à voir des runners qui souffrent, qui marchent aussi.
C’est une ambiance un peu surréaliste. Et là sans prévenir mes jambes qui commencent à dire j’ai mal. Et puis une douleur qui me compresse le haut du corps. Un peu mal en bas du dos aussi. Bref ça se déglingue de partout. C’est quoi ce truc me dis-je. Je ne vais pas marcher tout de même. Evil or Very Mad J’étais tellement bien il ya une demi heure. Et si .. je marche ... pfff..je pense à tritri et à sa douleur qu’il faut mettre derrière la tête.. je pense à Agnès que m’avait dit de penser à ceux que j’aime. Bref rien à faire. 

Je reprends la course en mode footing ...et boum j’ai trop mal je dois marcher. Côté pieds ça va pourtant. La tête dit avance et le corps dit non. Un truc de fou. Alors j’alterne course et marche. Pitoyable. Je regarde autour de moi et même les combattants Grecs déguisés ont du mal àvancer. J’ai l’image d’une petite asiatique qui appareil photo à la main semble elle faire son jogging du dimanche. Elle prends des photos, fait des allers retours... j’hallucine. Shocked Et moi j’avance plus. Je ressemble à un cheval qui a raté une haie.
Je croise des gens qui sont vraiment pas bien. Les secours sont là bien présents tout du long. Tip top.
Et puis il commence à faire chaud. Et j’ai soif. J’ai tout le temps soif. Pourquoi j’ai si soif ? j’aimerai bien avoir une explication. Plus je bois, plus j’ai soif. 

Je passe la barre des 04 H45 de course.. pfff.. et puis le centre d’Athènes et tout proche. Le pire c’est que ça descend depuis le 32ème. Rien de difficile à faire. Juste courrir. J’ai trop mal. Mal en marchant et mal en courant. Alors je fais comme beaucoup de monde autour de moi. Je prends mon mal en patience. La foule est déjà plus nombreuse au 40 ème kilo avec des arches mais bizarrement aucun kilomètrage d’indiqué !!
Je reprends un peu de force pour des 500 m de course. Mais je marche encore beaucoup. Le ravito est tjs le bienvenu. Et puis la dernière descente. L’émotion monte malgré tout. Les gamins me tapent dans la main comme pour me dire aller champion. Dernier virage et voilà le stade qui apparait. Et là je dois dire, c’est le nirvana. J’avais l’impression d’être au JO . La foule en délire.
 Le stade blindé. La vache, la claque. Je pénétre sur le stade et je fais tout pour éviter de marcher mais c’est trop dur.
Alors je m’accroche et je relance sur les 20 derniers metres pour passer l’arche en 5H20. 



Et là je me dis je suis Marathonien, je peux mourir en paix. Toute ma vie défile dans ma tête. drunken 
A ce moment là, je ne sais plus qui je suis, ce que je dois faire et ou je dois aller. Enfin si suffit de marcher. Et là au bout c’est la médaille. Une superbe médaille.

Je prends une couverture de survie, cherche un peu pour remettre la chips, prends le petit sac de ravito de fin de course et je me cale assis contre un mur pendant une demi heure. Je savoure. 
Un français me dit bonjour et on échange quelques phrases. Lui aussi c’est son 1er marathon. Il est arrivé 5 minutes après moi. Mais qu’importe le classement. 


Je retiendrais les quelques mots d‘une amie runneuse spécialiste des raids : 

Tu es le bienvenu dans le grand fond et surtout dans l'immense et bien sympathique, voire chaleureuse, communauté des marathoniens....
Sais tu la différence entre les américains et les français face au marathon ? 
Les ricains disent : did u finish it ? yeah... you're great ! Thats a champion...
Les français disent : t'as fait combien ? 
Certains avec une pointe de perversion vont dire : Eh, bon ... et t'es pas déçu ?

Moi je dis "tout marathon fini est une victoire"... alors bravo champion, à la douche, à la bière... et au planning for the next one !


Moi je dis chacun ses objectifs et si je peux pour le prochain non seulement le terminer mais améliorer mon chrono ça sera aussi très bien. 
Je suis Marathonien. C’est pas rien, je l’ai fait. 


Avant de terminer ce compte rendu je voudrais tout particulièrement remercier tous les Zamis du forum, ma famille et mes amis. Je ne cite personne pour éviter de louper un nom. 

Mention toute particulière à Agnès Hervé grande championne ( 3ème femme à l’UTMB 2010) de Team Outdoor qui avait retenu mon dossier pour ce deuxième Marateam et qui est une sportive extra. 
http://www.team-outdoor.fr/fr/notre-team-c-est-vous-,10.html

Mention toute particulière à Sylvie, la Venus de Millau car sans elle je ne serais pas là à vous raconter mes modestes exploits. Une femme exceptionnelle, une grande championne qui pour moi reste un modèle de volonté, de courage et de compassion. Merci à toi ma championne.

Et puis pour cloturer je dédie mon 1er marathon à mon frère aîné qui se bat chaque jour face à la maladie. 

Le prochain ? hum... je pensais à Prague... bah oui mon ami Tchèque m'a retrouvé sur Facebook.. c'est pas mal internet tout de même. 


Publié dans Courses Marathon

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T
<br /> Bonjour<br /> je suis tombe sur votre site en chercher des infos pour Athènes.avec quel tout operator vous etes parti<br /> nous sommes 7 filles a partir en novembre 2011 pourle marathon d'Athènes nous hèsitons entre V02MAX VOYAGE ou PLANET TOUR avez vous des échos sur ces organsiateurs Merçi<br /> <br /> <br />
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E
<br /> Une aventure si bien décrite ne peut que motiver les apprentis-coureurs ! D'ailleurs, un peu sur un coup de tête, j'ai participé à ma toute première course, ce samedi ! J'écrirai quelque lignes,<br /> sur mon blog, dès que j'en trouverai le temps. Tu vois, tu restes mon moteur !<br /> <br /> <br />
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E
<br /> Ton article est vibrant d'émotion. J'ai vu plein plein d'images en lisant ton récit. Il y a tant d'émotions, de sensations et d'humanité. MAGNIFIQUE ! Je savais que tu avais relevé un sacré défi,<br /> maintenant C'EST ENCORE PLUS GRANDIOSE !<br /> <br /> <br />
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G
<br /> <br /> Merci Evidence...je ne sais plus quoi dire après tes mots. Bisous <br /> <br /> <br /> <br />